AU DÉBUT


Chez moi, ça a commencé progressivement.

Peut-être suite à un stress psychologique important,

peut-être suite à une anesthésie générale.

Depuis toujours, j'ai mal au ventre, je ne digérais pas certains aliments, ça me provoquait de trop violentes douleurs.

Mais ça fait partie de ma vie, comme beaucoup de personnes dans ma famille.

Mais ça fait tellement partie de ma vie, que lorsqu'un jour, mon médecin m'a demandé si j'avais des problèmes digestifs, je lui ai répondu que non.


J'ai des allergies respiratoires, qui ont commencé tard, à l'âge de 23 ans.

J'ai aussi de l'asthme, une hyperactivité des bronches.


J'ai depuis longtemps un terrain spasmophile, avec des crises de tétanie.

Des crises de tétanie qui, au début étaient en lien avec l'anxiété, trop d'anxiété.

Des crises de tétanie qui, il y a une dizaine d'années, ont commencé à se produire en dehors de tout contexte anxiogène.

Comme si mon corps,

d'un seul coup,

se vidait de tout.

Comme si mon corps,

d'un seul coup,

n'avait plus assez de "je-ne sais-quoi", pour tenir debout.


Puis, peu à peu, difficile de tenir le rythme quotidien.

Puis, peu à peu, un malaise, des douleurs, cette obligation de rester allongée après ma séance de marche nordique.

Puis, peu à peu, obligée de diminuer mes activités pour continuer de travailler.

Puis, peu à peu, je commence à me dire que tout ça n'est pas normal.

Puis, peu à peu, impossible de continuer de travailler, malgré l'envie, les efforts et ma volonté.

Il est alors question de

l' EM/SFC,

fibromyalgie incomplète,

syndrome de l'intestin irritable,

hyperactivité du système immunitaire. 

Je souffre d'un mal qui ne se voit pas,

pas de boutons, ni rougeurs, ni plaques,

j'ai encore mes deux jambes, mes deux bras, mes deux mains.

Certes,

certains jours,

je boîte,

j'ai une jambe qui de temps en temps refuse d'obéir.


Certes, à certains moments,

je ferme les yeux,

pour mieux me concentrer,

pour trouver mes mots.


Mais tout est là,

rien ne manque,

sauf l'énergie.


Ce mal invisible

est particulièrement

invalidant.

Ce mal invisible

peut être vraiment

handicapant.


En plus, pendant très longtemps,

j'ai fait comme si je n'avais rien,

j'ai fait comme si tout allait bien,

j'ai gardé mon sourire,

j'ai gardé ma joie de vivre,

j'ai fait comme si.

 

Jusqu'au jour, où je n'ai pas pu.

(Extrait du livre)


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